séquence 7 : les soldes intermédiares
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Le compte de résultat est particulièrement séduisant. Il « raconte » en quelque sorte, l’essentiel de l’activité économique, avec les grands postes de dépenses et les entrées d’argent. Même si comparaison n’est pas raison, ce compte sera le premier étalon du « business ». Pour pouvoir comparer les données d’une année sur l’autre, comparer avec le secteur et les concurrents, on va utiliser de simples divisions, autrement dit des ratios et des taux d’évolution.
On fait toujours cela pour simplifier la compréhension des évolutions ou ramener des chiffres sur une base comparable. En effet, comparer par exemple un résultat qui évolue de 123321€ à 128456€ et le même résultat dans une autre société qui passe de 456765€ à 475 766€ est difficile. Alors que les ratios et les taux d’évolution permettent de voir qu’il s’agit dans les deux cas d’une croissance d’un peu plus de 4%.
La vraie difficulté consiste à trouver des valeurs comparables sans perdre le sens. En l’occurrence le rapport 1 à presque 4 sur la valeur des résultats pose question. Les entreprises restent elles comparables avec un écart de grandeur 1 à 4 ? Il n’y pas de réponse universelle, mais c’est le premier filtre à appliquer avant d’interpréter l’évolution des ratios.
Dans la formation du résultat, on ne va pas seulement regarder le résultat final, mais utiliser des étapes intermédiaires, que l’on appelle des soldes intermédiaires de gestion. Nous mettons autres car le résultat d’exploitation, le financier et l’exceptionnel sont déjà des soldes intermédiaires.
Niveau calcul, il n’y a aucune difficulté. Il s’agit de simples additions et de pourcentages. Mais comme il faut faire avec le système d’information comptable, la compréhension du sens de ces soldes et de ces ratios posent parfois des difficultés. Aussi, on va principalement s’intéresser au sens des choses, les alternatives diverses pour les calculer ne sont pas ici importants.
La marge commerciale si vous ne faites que revendre ou la marge de production si vous produisez. C’est la différence entre le prix de ce que vous achetez (ou entre ce que coûte la fabrication) et le prix de ce que vous vendez, le tout hors taxe. Il n’y a pas de TVA dans le compte de résultat, elle est gérée à part. Précisons que vous la réglez quand même à vos fournisseurs, et que vous l’encaissez auprès de vos clients. Mais elle n’est pas pour vous, ni pour eux et vous ne faites que la collecter. L’excédent entre celle que vous avez encaissée auprès de vos clients, et celle que vous avez payée à vos fournisseurs est reversé au fisc. Exprimer sa marge commerciale, ou sa marge brute de différente manière ne change pas grand-chose, c’est juste l’usage pour s’adapter aux situations, et aux données disponibles sur le secteur ou sur les concurrents.
Vous achetez 80 et vendez 100, votre marge est de 20, votre taux de « marque » est de 20%, si vous exprimez la marge en pourcentage du prix de vente. La même marge devient 20 divisé par 80 soit 25% si vous l’exprimez par rapport au coût d’achat. Enfin, vous obtenez un coefficient multiplicateur de 1.5, si vous l’exprimez en partant du coût d’achat pour aller jusqu’au prix public de vente, cette fois en TTC avec une TVA de 20%. Pour ne pas s’encombrer de calculs…. 100 x 1,2 = PV TTC 120, on divise par 80, le coût d’achat et on obtient 1,2, le coeff.
En principe l’activité économique de l’entreprise ajoute de la richesse. On l’appelle la valeur ajoutée. Elle correspond au chiffre d’affaires moins les consommations intermédiaires (souvenez-vous, les matières premières, les achats divers, les loyers, les dépenses de gestion, pub etc.). On aura pris en considération la variation des stocks (cette sorte de « rachat-revente » fait à soi-même d’une année sur l’autre.)
La somme des valeurs ajoutées d’un pays correspond au fameux PIB, produit intérieur brut. En revanche, pour le chef d’entreprise, ce n’est pas le solde le plus intéressant. On peut obtenir des valeurs ajoutées très différentes avec les mêmes chiffres d’affaires et les mêmes résultats, selon que l’on a plus ou moins de crédit-bail et d’emprunt, plus ou moins d’intérimaires, bref, ce solde est moins intéressant que pour nous le suivant !
C’est l’excédent brut d’exploitation qui va clairement le mieux refléter la performance économique de l’activité. Cet EBE est pratiquement le résultat d’exploitation de l’activité, avant que l’on prenne en compte les écritures liées aux amortissements. Si l’on repart du chiffre d’affaires, l’entreprise payent les consommations intermédiaires, récupère éventuellement des subventions d’exploitation, puis paye ces charges de personnel ainsi que les impôts et les taxes et il lui reste l’EBE. Cet EBE donne la richesse dégagée grâce à l’activité normale. Peu importe les choix d’investissement et d’amortissement qui ont été faits. Elle a fabriqué et vendu des meubles, payé le personnel et les taxes, tous les frais généraux, le bois, les clous la colle et les impôts ; il reste des sous, c’est l’excédent d’exploitation. Il suffit d’ajouter les amortissements pour arriver au résultat d’exploitation.
Ajoutez le résultat financier vous aurez le résultat qui s’appelle résultat courant avant impôts. S’il y a du résultat exceptionnel, ajoutez-le; s’il y a plus de 49 salariés, enlevez la participation, enlevez l’impôt sur les sociétés et il reste le résultat net comptable. Et là vous vous souvenez, si c’est un bénéfice, l’entreprise peut le distribuer aux actionnaires. En gardant toutefois des réserves légales (5 % du bénéfice net de l’exercice jusqu’à ce que la réserve légale atteigne 10 % du capital de la société) et d’éventuelles réserves statutaires prévues lors de la constitution de la société.